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Le coût derrière le produit : introduction

le coût derrière le produit

De nos jours, la consommation a pris une tangente démesurée, celle d’une surconsommation trop souvent aveuglée par la création de besoins imaginaires. Non seulement cette surconsommation vient à l’encontre d’une préoccupation environnementale, mais elle vient aussi principalement avec une profonde dichotomie en matière d’éthique. Celle que nous exigeons pour nous ici est aux antipodes de celle offerte à certains travailleurs ailleurs dans le monde, et ce, peu importe le domaine.

Je vous propose un survol de l’univers de la production, question de comprendre un peu mieux l’écart de prix entre un produit local et un produit «Made in China».

Comment on se porte?

Au Québec, nous avons des normes du travail bien claires qui nous assurent une standardisation des conditions pour les salariés afin de respecter une certaine éthique professionnelle. L’employeur se doit de respecter un horaire de travail incluant une pause obligatoire, un salaire minimum, des congés rémunérés, des congés de maladie, des normes de congédiement, etc. Chaque décision que nous prenons pour améliorer nos conditions de travail a évidemment un impact direct sur le coût d’un produit.

Par exemple, déjà que la location mensuelle d’un atelier à Montréal est beaucoup plus élevée qu’à l’extérieur de la grande région métropolitaine, elle est exponentielle en comparaison au milieu rural d’un pays en développement. Ensuite, un salaire minimum à 11,25 $/h influe directement sur la confection d’un t-shirt à 55 $ ou une table à 700 $. Que ce soit dans la fabrication de la matière première, le design d’un modèle, le patronage et la confection, il y a plusieurs personnes impliquées dans le processus de fabrication d’un produit fini. En calculant le taux horaire québécois de base, il faut permettre à chaque élément essentiel de la chaîne de production d’être rémunéré en conséquence.

Et ailleurs?

Malgré tout, il est bien difficile de comparer adéquatement la situation ailleurs dans le monde, étant quant à elle bien différente d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre. Bien évidemment, le coût de la vie dans ces pays en développement est bien moindre que dans les nations les plus riches du monde. On évalue que le salaire horaire moyen en Inde est de 0,22 $, en Chine d’environ 3,20 $, et de 2 $ en Thaïlande. Dans les dernières années, avec l’augmentation du salaire minimum en Chine, plusieurs manufacturiers ont décidé

Message Factory atelier de couture

Source : Message Factory

de délaisser cette dernière pour d’autres pays qui offrent un prix beaucoup plus avantageux, question d’augmenter au maximum leur profit. Si on refait le même exercice que plus haut, on pourrait évaluer que le coût à la pièce d’un t-shirt à 6 $ ou une table à 150 $ est peut-être plus avantageux pour notre portefeuille, mais il vient avec de lourdes conséquences sociales.

Encore aujourd’hui, plusieurs rapports font état de conditions inhumaines, d’écart salarial majeur entre les sexes, de l’exploitation d’enfants dans la majorité des domaines comme l’agriculture, les usines et l’extraction minière. Le problème majeur réside dans l’impossibilité qu’ont les travailleurs de se battre pour leurs conditions. L’employeur se permet de sanctionner, mettre à pied ou encore user de violence pour décourager l’employé de continuer dans ses démarches de revendications. Sous la pression et la menace, ce dernier se voit souvent obligé de garder sa position défavorable pour se permettre de nourrir sa famille, d’avoir un logis, de survivre. Par conséquent, plusieurs effondrements d’usine de textiles ont eu lieu dans les dernières années, causés par une demande grandissante de la part du consommateur. Les installations ne sont pas adaptées à une croissance aussi rapide. L’effondrement de l’usine de Rana Plaza au Bangladesh en 2013, pour n’en nommer qu’un seul, a fait plus de 1138 morts et plus de 2000 blessés.

Décision rationnelle et éthique

Bien que les conditions des travailleurs s’améliorent d’année en année, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre un environnement idéal pour tous. Le dilemme réside toujours entre consommer un produit issu d’une situation antidémocratique ou carrément inhumaine, mais permettre à ces gens un minimum pour survivre ou bien consommer un produit local et encourager l’économie d’ici et l’éthique professionnelle. L’important, c’est de se questionner avant chaque achat et d’évaluer le coût réel d’un produit. Derrière chaque produit, il y a plus d’une personne qui doit réussir à y faire un peu d’argent pour payer son loyer et se nourrir.

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Révisé par Marie-Ève Patry

Photo couverture : Niels Steeman

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