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Décroissance: une économie nouveau genre

Décroissance: une économie nouveau genre

Dans la foulée des dernières élections provinciales et à la suite du deuxième « Avertissement à l’humanité » paru dans la revue BioScience en novembre 2017, la communauté s’éveille à l’urgence d’agir en matière d’environnement. Plusieurs citoyens mettent en œuvre des changements dans leur mode de vie, adoptant l’achat local et le mode de vie zéro déchet par exemple. Une vague de protestation a aussi fait surface au cours de la campagne électorale sous la force des manifestations « La planète s’invite au parlement ». La dernière édition ayant lieu le 10 novembre dernier a mené à des manifestations citoyennes dans les rues de plusieurs villes du Québec. À Montréal, plus de 50 000 manifestants ont marché pour encourager l’éveil collectif et gouvernemental sur l’urgence d’agir.

La Planète s’invite au parlement, à Montréal – Mathieu Dupuis

Les grandes lignes

Petit à petit, une nouvelle idéologie prend tranquillement place : la décroissance. C’est en 1972, année durant laquelle a eu lieu à Stockholm le tout premier rendez-vous international à caractère environnemental, qu’est paru le premier rapport majeur sur les dangers d’une croissance économique continue dans un monde aux ressources finies. Ce rapport faisait état d’un point de rupture en 2030, point de rupture toujours fixé en 2030 dans les années 2000. Par contre, en 2017, les scientifiques font plutôt état d’un point de rupture devancé (LeFigaro, 2017). L’objectif n’est plus de trouver une manière d’éviter d’excéder nos ressources, mais de réintégrer les limites.

Nos sociétés sont basées sur un système capitaliste de base qui favorise la consommation de masse dans le but unique de créer du profit. La décroissance est un mouvement qui va à l’encontre du système économique actuel. Elle incite à repenser toutes les structures de nos sociétés, en misant sur la production de biens dont nous avons besoin selon les limites de nos ressources naturelles. Au rythme actuel, l’augmentation de la population mondiale et le désir des pays en voie de développement d’atteindre le rythme des pays industrialisés mènent à la disparition de la biodiversité ainsi qu’à l’augmentation des crises sociales et des réfugiés climatiques. L’objectif de la décroissance est de revoir les fondements mêmes de notre société pour y apporter une réflexion éclairée sur nos besoins réels et l’impact de notre niveau de vie. Plutôt que d’accepter la cadence imposée, plusieurs citoyens cherchent à changer les habitudes de vie individuelles et collectives.

Un impact global majeur

L’industrialisation et la mondialisation misent sur une production de biens moins chers. Dans les faits, les coûts environnementaux et humains sont souvent catastrophiques. Le fait d’acheter neuf plutôt que de réparer des biens défectueux contribue non seulement au gaspillage des ressources naturelles, mais aussi à l’exploitation de la main-d’œuvre, en plus d’augmenter la consommation d’énergie, la pollution et la production de déchets. Il faut cesser de croire que ce qui est nouveau est nécessairement meilleur, mais plutôt encourager la production durable à petite échelle. Cette vision amène la société à user de débrouillardise et de créativité dans son système économique, plutôt que de choisir la facilité.

crédit: Le Devoir, Annik MH de Carufel

Selon les experts de la décroissance, l’adoption d’un mode de vie plus simple mènerait non seulement à des bienfaits environnementaux, mais aussi de société. En favorisant les biens qui répondent à des besoins essentiels, la production de masse serait nettement diminuée, de même que les besoins en ressources monétaires et humaines. Dans une société décroissante idéale, les citoyens travailleraient à temps partiel afin de ne plus voir les temps libres comme du temps de repos, mais comme du temps communautaire. Travailler moins leur permettrait aussi d’être autosuffisants et de réévaluer leur rapport avec le temps et l’espace. Une société qui favorise la marche, le vélo, les transports collectifs et le commerce de proximité est également une société avec une meilleure santé mentale et physique (Le Manifeste, 2018).

À notre tour maintenant

À échelle humaine, miser sur l’épanouissement de la communauté favorise l’entraide, l’échange de biens, de services et de connaissances. De cette manière, l’autonomie et la liberté des individus à s’éduquer prennent de l’ampleur. Cela permet aussi aux citoyens de faire œuvre utile à leur manière et d’avoir un impact positif sur la collectivité. Plusieurs coopératives de solidarité suivant cette mentalité ont vu le jour dans les dernières années. Que ce soit le Bâtiment 7 dans Pointe-Saint-Charles ou La Remise dans Villeray, leurs instigateurs se donnent comme mission d’offrir un espace de partage, d’interdépendance et d’autonomie favorisant un esprit de communauté plus responsable.

Voici d’autres liens qui pourraient être utiles si vous souhaitez vous informer sur le sujet. Pour en savoir plus sur votre propre impact écologique, visitez le site web de Global Foot Print. Vous pouvez aussi en apprendre davantage sur la décroissance en lisant le dossier très intéressant de Rad. N’hésitez pas non plus à signer le Pacte de la transition qui vise à encourager l’effort collectif pour un monde plus vert. Je vous invite fortement à visionner le documentaire Demain, une magnifique expédition autour du monde afin de trouver des solutions vers un monde meilleur.

Révisé par Mélanie

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