2 fois rien : le zéro déchet dans toute sa simplicité

Avec la montée en popularité du mode de vie zéro déchet et le nombre croissant d’épiceries qui annoncent cesser de donner des sacs de plastique et comptent offrir des produits en vrac, il n’est pas surprenant qu’une entreprise fabriquant des produits réutilisables connaisse du succès sur le marché québécois. Une rencontre avec Lucie Laigre, propriétaire et créatrice chez 2 fois rien, nous donne un aperçu de son petit monde merveilleux de couture et sérigraphie.

Le coup de foudre des passions

Lucie Laigre, fondatrice de 2 fois rienLucie Laigre a toujours aimé faire de la couture. Arrivée au Québec en 2013, l’entrepreneure d’origine française a commencé à travailler pour une petite boutique de réparation de vêtements où elle a poursuivi une formation plus poussée en couture. Elle s’est ensuite fait donner en cadeau, par son conjoint et ses amis, ses premières machines à coudre. Petit à petit, elle a fait l’achat de machines industrielles, ce qui lui a permis d’explorer davantage sa passion et de lui donner un réel goût du travail.

Ayant une formation en arts appliqués, design, mode, et design d’espace, Lucie a commencé à s’intéresser à la sérigraphie en 2017. C’est alors qu’elle a eu une prise de conscience écologique et qu’elle a eu l’idée de rendre le zéro déchet plus accessible, plaisant, et même ludique. « Avec 2 fois rien, je veux rendre ça agréable et facile. »

Elle a donc amalgamé ses deux passions et offre aujourd’hui divers produits en coton ou en bambou bio, auxquels elle applique ses techniques de sérigraphie: sacs à vrac, sacs à pain/sandwichs, cotons lavables pour visage.

Une montée en flèche pour la jeune entreprise

Pour lancer son entreprise, au printemps 2018, Lucie s’est intégrée au groupe Facebook « Vague de concours – créateurs québécois », qui organise une vague de concours généralisée à laquelle participent environ 700 créateurs chaque saison. L’ouverture de l’entreprise a alors connu un succès fracassant, la marchandise étant complètement écoulée après une semaine ou deux. « C’est vraiment important parce que ça donne de la visibilité. »

Ayant attiré une audience considérable lors de cette première vague, Lucie s’est retrouvée « dans le jus » dès le mois de septembre, à peine six mois après la lancée de l’entreprise. Afin de ne pas être débordée, Lucie a en quelque sorte mis les freins dans le département « développement de l’entreprise » pour cette année. Travaillant seule, elle est limitée en production, mais songe à engager quelqu’un pour l’aider à fournir davantage d’ici un an ou deux.

La simplicité et l’accessibilité au centre de 2 fois rien

Le principe de l’entreprise, c’est qu’il est « 2 fois rien » de faire un petit geste pour la planète, d’aller vers le zéro déchet. « Finalement, c’est le petit effort de chacun qui est important. » Par son travail, Lucie tente de rendre la chose plaisante et facile d’accès.

Pour ce qui est du design, Lucie s’amuse à ajouter « une touche de fun » à ses produits en y ajoutant des graphiques simples et agréables d’animaux à l’aide de la sérigraphie. Elle met de l’avant un sens du minimalisme et de la simplicité dans la création de ses produits pour leur donner un aspect naturel et épuré.

Un mode de vie pas comme les autres

Bien entendu, l’entrepreneuriat vient avec son lot de défis. Cela dit, Lucie croit être bien équipée pour leur faire face. « Il faut être passionné, il faut aimer ce qu’on fait, vouloir le partager. » Elle insiste sur l’importance de ne pas se laisser décourager et de plutôt se concentrer à trouver des solutions lors de moments difficiles. Éviter de se comparer aux autres, ou encore tomber dans le copiage, est une autre stratégie dont elle fait usage. « Il faut se remettre en question, mais pas trop non plus. Il faut avancer. »

Pour ce qui est de son horaire, il varie grandement, et ça fait bien son affaire. Elle jouit d’un horaire flexible, qu’elle peut changer à son gré, et se dit même incapable de se faire une journée « type ». Cela dit, elle veille à conserver un niveau de productivité qui permet à l’entreprise d’être viable. Son truc? « C’est la limite entre travailler tout le temps et papillonner. » Elle trouve donc un juste milieu, où elle travaille à son rythme, sans devenir débordée.

Et ensuite?

Lucie a maintenant entamé sa production destinée à remplir le stock de ses boutiques partenaires pour la période des Fêtes, ainsi que pour les marchés de Noël auxquels elle compte participer, dont le salon Les trouvailles de Noël de Saint-Romuald. Ses produits sont également disponibles sur Etsy et sur son site Web.

Et s’il n’en tenait qu’à elle, elle ouvrirait un atelier-boutique avec une section sérigraphie à l’arrière du magasin et une section boutique en vrac à l’avant. Cela lui permettrait de conjuguer la fabrication, où elle pourrait s’adonner à sa passion, ainsi que la vente de produits locaux dans un mode zéro déchet. Qui sait ce que l’avenir lui réserve…

Révisé par Marie-Pascale