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Oxyd Factory, tables et oeuvres d'art au style industriel

Oxyd Factory, tables et oeuvres d'art au style industriel

J’ai toujours été attirée par les objets auxquels on redonnait une deuxième vie en changeant leur vocation du tout au tout. Ma curiosité a donc été piquée dès l’instant où mes yeux se sont posés sur les magnifiques photos avant/après des tables créées par Jibé Laurin et Amer Rust. J’ai eu la chance de découvrir deux artistes passionnés qui ont un immense respect pour leur matière première et la nature.

Redonner vie à des pièces automobiles

Atelier Oxyd Factory a vu le jour lorsque Jibé et Amer étaient à la recherche d’un projet commun. Depuis 2012, ils créent ensemble, dans leur atelier montréalais, du mobilier et différentes œuvres d’art à l’allure design et industrielle. Avec leurs regards artistiques et ayant en tête leur intérêt commun pour le travail fait à la main, l’acier et les patines, ils décident d’utiliser des voitures post-consommation comme point de départ. « À la base, c’est la maniabilité et la panoplie de couleurs qui nous ont donné envie d’utiliser cette matière première », me confient-ils.

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Documenter chaque pièce utilisées

Chaque carrosserie trouvée est prise en photos dans son emplacement d’origine. « Nous prenons soin de documenter la marque, le modèle et l’année de fabrication », m’explique Jibé. Les acheteurs potentiels peuvent se référer à leur site Internet afin de choisir la découpe de coffres ou de capots de leur choix. Celle-ci sera par la suite transformée selon leur préférence. « À l’occasion, un motif, le logo ou bien un ornement de la voiture originale peut même être ajouté pour compléter la pièce », ajoute Jibé.

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Des trésors bien cachés

Comme dans toute entreprise, les acolytes ont eu certains défis à relever. Leur principal fut de réussir à s’approvisionner en matière première. L’industrie du recyclage automobile ne conserve que les pièces d’automobiles datant de cinq ans ou moins. Dame nature n’a donc pas eu le temps de les transformer suffisamment afin de leur donner le look qu’ils recherchent. « Certaines de nos créations ont été réalisées avec des pièces de carrosserie qui dataient de plus de 60 ans », précisent Jibé et Amer. Par chance, ils ont maintenant leur petit réseau, composé de particuliers, trouvés au fil du temps. Ces derniers leur permettent de dénicher de véritables trésors cachés.

Sans limites et sans frontières

Le désir de repousser leurs limites et de continuer d’innover semble être bien présent. En 2017, ils ont eu la chance de relever un nouveau défi en transformant le gouvernail d’un avion en bureau. Ce dernier a maintenant traversé l’océan pour se rendre chez un client qui habite le sud de la France. Ce sont eux qui ont approché l’école Polytechnique, qui s’affairait à démanteler et recycler un avion. Jibé et Amer leur ont fait part de leur projet de revalorisation. Ils se sont donc vus octroyer, pour leur plus grand plaisir, une pièce d’avion par le Centre technologique en aérospatiale. C’est rempli de fierté que les cofondateurs m’ont parlé de leurs objets d’art qui traversent les frontières de notre Québec. « Ce sont maintenant les États-Unis qui détiennent la plus grosse part de notre marché et avoir vendu quelques pièces en Europe est un succès inespéré », mentionnent-ils.

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Voir au-delà

Ce qui les inspire? « C’est l’influence du passage du temps sur la nature. C’est l’acier de voitures laissées à l’abandon dans un champ, au gré du vent, du soleil et des précipitations qu’Oxyd recherche », affirme Jibé. Lors de la conception d’une nouvelle pièce, ils se laissent aussi imprégner par un concept esthétique japonais, le wabi-sabi. « Cette idéologie prône l’appréciation et l’acceptation de l’altération des objets par leur vieillissement et leurs petites imperfections », m’expliquent-ils. Il y a aussi les designs simples, industriels et fonctionnels du designer français Jean Prouvé ainsi que de l’américain Tom Kundig qui sont une source d’inspiration pour eux.

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Un pas à la fois

Depuis quelques temps, Jibé et Amer poursuivent leur route sur la voie de l’acier dans le domaine des arts visuels. Jibé Laurin fait, depuis 2019, des œuvres en utilisant le même métal recyclé qu’Oxyd Factory et Amer Rust propose depuis 2018 des œuvres rouillées sur acier tout à fait originales. Découvrez l’ensemble de leurs œuvres sur leur page web respective à www.jibe-art.com et www.amer-art.com. Au fil de nos discussions, j’ai découvert un duo aux valeurs écoresponsables et à la fibre entrepreneuriale bien développée.

Pour en apprendre davantage sur l’entreprise, consultez sa fiche de membre Signé Local.

Revisité en février 2021 par Ariane Lessard

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