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Goye – La céramiste aux doigts de fée

Goye

Féériques, ludiques et féminines, c’est ainsi que se caractérisent les jolies pièces que façonne l’artiste céramiste Stéphanie Goyer-Morin. Cette jeune femme derrière l’entreprise Goye vit elle-même un conte de fées depuis le lancement de son entreprise, il y aura bientôt 5 ans.

Des arts visuels à la céramique

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Stéphanie Goyer-Morin, fondatrice de Goye

C’est au cours de son cheminement en arts visuels à l’UQAM que Stéphanie est entrée en contact pour la première fois avec la céramique. Celle qui se définissait d’abord comme une artiste 2D n’aurait jamais cru se tourner vers ce médium pour en faire son métier. Ça a été une découverte. « Il y a tout un côté technique à la céramique, et il y a quelque chose d’intuitif. T’as beau l’expliquer aux gens, si tu ne feel pas la matière, tu n’y arrives pas. Pour moi, c’est venu très naturellement. » Après son baccalauréat, elle a donc poursuivi ses études au Centre de céramique Bonsecours en métiers d’art — céramique. Quelques cours de comptabilité et de gestion d’entreprise venaient compléter la formation. Dès la sortie de l’école de Stéphanie, Goye voyait le jour. Et le succès que l’entreprise connaît depuis ne se dément pas.

Créer la magie

Stéphanie s’amuse à mélanger diverses techniques dans ses créations qui joignent le sculptural à l’utilitaire. La plupart de ses pièces sont tournées au tour de potier, certaines sont moulées (elle fabrique alors elle-même ses moules), certaines sont façonnées à la main. Elle fabrique également des glaçures colorées, comme celle rose pâle qu’elle utilise souvent. Son style se développe à partir de l’imaginaire, du côté espiègle de l’enfance, du fantastique. On sent bien qu’Alice aux pays des merveilles n’est pas loin, et son cœur d’enfant non plus ! De quoi s’émerveiller à chaque café savouré dans l’une de ses magnifiques tasses !

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Les défis rencontrés

Le plus gros défi auquel Stéphanie fait face est la gestion du temps. Évidemment, partir une entreprise implique énormément de tâches connexes à exécuter et qui ne sont pas liées à l’exercice de son art. La comptabilité, le suivi des courriels, la gestion des médias sociaux, des commandes… Tâches qui s’ajoutent au développement de produits et à la production. Elle fait tout seule, sauf la finition pour laquelle elle a recours à l’aide d’une employée à temps partiel. Décrocher de son travail devient difficile pour Stéphanie, c’est pourquoi elle se réserve un mois par année pour voyager et pour vraiment repartir à neuf, ce qui lui fait un bien fou ! Et cela l’inspire pour des sculptures futures…

Le métier de céramiste demande une gestion du temps particulière. La production est un long processus qui comprend plusieurs étapes. Une fois le prototype développé, il faut compter un minimum de deux semaines pour exécuter les huit étapes requises entre le tournage de la pièce et sa finalisation, dont deux cuissons de 24 h chacune. Deux semaines, donc, quand tout va bien et qu’il n’y a pas d’imprévus.

Parce que des imprévus, il y en a ! Un ensemble complet de pièces sort du four et n’a pas fonctionné. Un prototype concluant, mais d’autres problèmes surviennent à la production. Il faut apprendre à ne pas paniquer devant les problèmes qui se présentent. « Je pense à l’arrosoir que j’ai fait avec Noémiah. Là ça commence à bien aller, mais j’en ai perdu un sur deux. Quand je demandais conseil, bien souvent la personne me répondait laisse faire, ne le fais plus, passe à autre chose . Mais je trouve le produit beau et j’ai passé tellement de temps à le développer, je veux trouver la solution ! C’est un peu ça le trip du métier de céramiste. C’est tellement complexe comme technique, il faut se casser la tête pour trouver la solution physique ou chimique qui va faire que ça va marcher. » Et quand on y arrive, quelle fierté d’avoir persévéré !

Diversifier ses activités

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Stéphanie a eu la chance de joindre sa créativité à celle d’autres artisans, ce qui l’a amenée à sortir de sa routine et à explorer de nouvelles avenues. Sa collaboration avec Noémiah la nourrit énormément. L’artisane Noémie a approché Stéphanie après le premier marché Puces Pop auquel Goye a participé. « Ça m’a amenée à définir un peu plus ma marque et mes produits, à aller vers quelque chose d’un peu plus luxueux. » Entre les deux artisanes, l’entente est facile et naturelle, et elles ont développé une belle collection d’objets pour la maison.

Depuis maintenant deux ans, l’enseignement s’est également ajouté à l’offre de services de Goye. C’est une nouvelle facette de son métier que Stéphanie aime beaucoup. « Ça donne un bon équilibre avec la production. J’ai les mains dans l’argile, mais je ne pense pas à toutes les commandes que j’ai à faire. » Décortiquer ce qu’elle fait, revenir sur les principes de base, ça lui a également permis d’améliorer sa technique.

Goye déménage !

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Un nouveau défi (et bonheur !) de taille attend Stéphanie avec l’arrivée d’un petit poupon au printemps. La conciliation travail-famille est donc au cœur de ses préoccupations et de la planification de ses activités futures. Pour alléger son horaire et ne plus vivre dans ses valises, elle a décidé de diminuer les expositions. Elle a plutôt développé une nouvelle stratégie en cherchant plus de points de vente en boutique, ce qui lui permet un rythme de production plus régulier.

Elle a également pris la décision de déménager son atelier… dans son garage ! Comme elle travaille beaucoup et qu’elle compte partager le congé parental avec son amoureux, c’était la solution tout indiquée. « Des fois tu dois simplement aller vérifier une cuisson, ça ne prend pas beaucoup de temps, mais il faut le faire régulièrement. Là, je vais pouvoir aller vérifier 2-3 trucs et être à la maison tout de suite, ça facilite beaucoup la vie ! » Elle prévoit également poursuivre son enseignement. Cet aménagement nécessitant plusieurs travaux (électricité, plomberie, salle d’eau, entrée indépendante), elle participe à une campagne de sociofinancement Ulule pour financer le tout. Stéphanie y propose des contreparties exclusives, dont un foulard réalisé en collaboration avec Noémiah et l’illustratrice Helsinki mon amour. On peut donc encourager l’artisane tout en se gâtant avec un de ses merveilleux produits. Allez y jeter un coup d’œil !

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On lui souhaite de trouver le rythme idéal dans sa nouvelle vie de maman artiste céramiste. On ne doute pas qu’elle y arrivera, et on a hâte de voir ce que ce nouveau rôle lui inspirera !

Révisé par Mélanie

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