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Les métiers d'art : Étudier pour créer

Les métiers d'art : Étudier pour créer

Partout au Québec, c’est la période des admissions au cégep. Comme chaque année, ce sont des centaines de milliers d’étudiants qui doivent décider d’un choix de carrière. Certains se dirigeront vers la formation préuniversitaire, d’autres vers la formation technique. Parmi ceux qui choisiront cette dernière, pourquoi ne pas se pencher sur les techniques de métiers d’art, ces techniques si enrichissantes et pourtant si méconnues du parcours collégial ?

Option Lutherie
Crédit photo: LM Chabot

Les techniques de métiers d’art, c’est quoi ?

Les techniques de métiers d’art sont offertes dans de nombreux domaines tels que la céramique, la sculpture, la construction textile, la lutherie-violon, la lutherie-guitare, l’ébénisterie artisanale, la joaillerie, l’impression textile, le verre et la maroquinerie. Chaque année, c’est près de 200 élèves qui se répartissent entre ces diverses disciplines dans chacun des cégeps offrant les formations. Pour la ville de Québec, c’est le Cégep Limoilou, campus de Québec, avec la collaboration d’écoles de métiers d’art qui offrent les techniques concernées. Dans le cas de Montréal, c’est le Cégep du Vieux-Montréal et les écoles de métiers d’art avec lesquelles il collabore qui les offrent.

Il faut savoir que ces techniques artistiques ne demandent ni préalable ni habileté particulière, excepté, peut-être, une dextérité fine. Toutefois, une grande maturité est requise de la part des étudiants qui suivent de tels programmes d’études. Un engagement soutenu leur est demandé. Ces programmes nécessitent beaucoup de travail. Il faut arriver à maîtriser plusieurs techniques et à s’exprimer dans un matériau. Cela s’inscrit dans un temps long et amène beaucoup de réflexion. Voilà pourquoi une volonté de réussir ce long processus de création et de découverte de soi est essentielle.

Option Ébénisterie
Crédit photo: LM Chabot

Les avantages des techniques de métiers d’art

Ce type de techniques permet aux étudiants d’évoluer dans un environnement semblable à celui d’un atelier et d’apprendre en petits groupes avec des enseignants chevronnés et experts dans leur domaine. Cette méthode favorise l’enseignement individualisé. De plus, la formation possède un tronc commun axé sur le développement de compétences d’entrepreneuriat. Ces programmes d’études forment donc des travailleurs autonomes qui ont les capacités de gérer leur propre entreprise ou leur propre atelier à la fin de leur parcours au collégial.

Un questionnement sur les futures possibilités d’emplois accompagne parfois le choix d’une technique axée sur la création comme celles-ci. Les possibilités s’accroissent toutefois avec le retour du fait main que l’on observe actuellement. En effet, un changement de société s’opère : on recherche de plus en plus l’humain dans les produits que nous consommons. Cela amène la population à consommer davantage les produits des artistes, ce qui est encourageant pour les diplômés des techniques de métiers d’art.

Selon Isabelle Métivier du Cégep du Vieux-Montréal, leurs diplômés sont davantage présents sur le marché et plusieurs d’entre eux poursuivent dans le domaine dans lequel ils ont étudié. Les réseaux sociaux et l’augmentation des marchés ne sont pas des facteurs à négliger non plus. Ces derniers, en plus d’augmenter les possibilités, permettent aux artistes de se faire connaître autant localement qu’à l’étranger.

Option Impression Textile
Crédit photo: LM Chabot

Obstacles aux études en métiers d’art

La préoccupation des possibilités d’emplois mise à part, il reste quelques obstacles qui freinent et parfois empêchent les étudiants de s’inscrire dans de tels programmes. En premier, il faut considérer que le choix de devenir artiste implique qu’il faut trimer dur longtemps avant de faire de l’argent. Le côté entrepreneuriat peut parfois en effrayer certains. Sinon, la question de la longévité peut en inquiéter quelques-uns. C’est vrai qu’il importe de se démarquer et d’offrir des produits diversifiés pour vraiment s’illustrer sur les marchés.

Malgré cela, l’obstacle majeur à l’inscription des jeunes en métiers d’art, c’est la réalité mensongère propagée sur les métiers d’art par la société. La référence de notre société aux métiers d’art date de 25 ans, selon Monsieur Yvon Noël, directeur général par intérim de la Maison des Métiers d’Art de Québec. Dans certains cas, les gens ne voient que la mise en marché. Les métiers d’art sont pourtant bien plus que ça. Ce n’est pas seulement une simple production de biens de consommation plus artistiques que d’habitude, mais bien la fabrication d’objets uniques, significatifs pour les gens et qui dénotent un véritable procédé de création. La population doit être mieux informée sur la réalité des métiers d’art pour bien les apprécier et s’ouvrir à eux.

Option maroquinerie
Crédit photo: LM Chabot

Bref, les techniques de métiers d’art sont des champs d’études enrichissants et valorisants pour les étudiants qui décident de s’y lancer. Oui, le parcours est parsemé d’embûches, mais le jeu en vaut la chandelle. Et dans une société qui se tourne davantage vers le fait main et l’achat local, c’est clairement une possibilité à considérer par tous les artistes quand vient le temps de faire sa demande d’admission au cégep. Le monde a besoin de ses artistes pour enrichir sa culture.

Merci à Yvon Noël, directeur général par intérim de la Maison des Métiers d’Art de Québec, à Isabelle Métivier, technicienne en administration et responsable des communications à l’Institut des métiers d’art et à Catherine Lachapelle de l’École de Joaillerie de Montréal.

Couverture : LM Chabot

Révisé par : Maud Duchesne

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