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Ouistitine : des jouets intemporels

Ouistitine : des jouets intemporels

Une mère couturière et sa fille, jonglant entre des études en droits et des grossesses. Et souvent, d’une simple idée ou d’un besoin, aussi personnel soit-il, naît un projet, une entreprise: Ouistitine.

Au départ, Camille, enceinte de sa première fille, voulait simplement créer un petit quelque chose.

C’est en demandant à sa mère de développer un patron qu’est né le ouistiti.

« Ça a commencé comme ça, d’un projet personnel, le désir de créer quelque chose. J’avais un ancien cachemire de ma grand-mère qui venait juste de décéder, donc j’avais le goût d’utiliser ça étant donné le bagage émotif qui venait avec », raconte Camille.

Une histoire de famille

Sa mère est autodidacte. Toute jeune, elle cousait, tricotait et brodait avec sa mère. De là est née une passion qu’elle mettait en pratique quotidiennement, en cousant ses propres vêtements, puis en fabriquant les poupées Waldorf pour la boutique La grande Ourse. Avec une formation en photographie, Camille avait un certain esthétisme auquel elle tenait et qu’elle a imbriqué naturellement dans l’entreprise.

Ensemble, mère et fille conçoivent leurs produits. Si rien ne prédestinait Camille à travailler avec sa mère un jour, c’est avec plaisir qu’elle voit cette collaboration empreinte de transparence et de respect. « Ça s’est créé au fil du temps. Les enfants changent les perspectives, ils font en sorte que tu vois le temps, tes priorités et tes objectifs différemment », explique la cofondatrice de Ouistitine.

D’ailleurs, cet esprit familial est très présent dans l’atelier qui peut accueillir sans gêne les enfants de Camille. Ce mélange des générations se traduit d’ailleurs dans la clientèle de l’entreprise: « c’est le fun de voir qu’on réussit à atteindre beaucoup d’âges. Des enfants qui ont les jouets jusqu’aux grands-parents qui sont touchés de retrouver cette sensibilité et cette émotion qu’ils retrouvaient dans leurs enfances à eux. Ça permet de créer un pont entre les générations, puis tout le monde se rejoint. ».

Des jouets épurés et intemporels

Ce pont intergénérationnel est possible, selon Camille, grâce à l’esthétique épurée et indémodable de ses jouets. Inconsciemment, Ouistitine s’est taillé une place dans le mouvement minimaliste. Camille avait bien le désir de créer un jouet qui puisse plaire à tous: parents, enfants et grands-parents. Selon elle, « l’enfant aussi peut apprécier un certain esthétisme ».

« Étant donné la qualité de la laine et des fibres, les jouets pourront être donnés de génération en génération », explique la jeune créatrice pour qui l’environnement est une valeur inconditionnelle. D’ailleurs, leurs jouets faits en laine sont même compostables.

L’amour des fibres et des deuxièmes vies

Amoureuses de la fibre, Camille et sa mère ne pouvaient imaginer aller vers autre chose que des fibres naturelles: « À la base, ça allait de soi pour nous d’utiliser ce qu’on avait déjà, c’est parti d’un cachemire appartenant à ma grand-mère. Pourquoi un beau cachemire de belle qualité va rester dans le fond d’un coffre? ». Ferventes du mouvement zéro déchet, elles ne voient pas l’intérêt d’aller vers le neuf et créer de nouveaux métrages de tissus quand il y a de la qualité dans ce qui n’est pas utilisé dans les rechutes de tissus.

Par ailleurs, Ouistitine collabore avec différents designers afin de récupérer les retailles de linges. De cette façon, bien du gaspillage est évité et cela permet de donner une deuxième vie à des bouts de tissus en parfait état. Toutefois, Camille précise que ça rajoute des défis puisqu’il n’est alors pas possible de prévoir les quantités des motifs et des couleurs. Les collections sont ainsi sans cesse renouvelées.

Pour la créatrice, il y a une conscientisation à faire par rapport à la consommation, leur catalogue étant limité. Par exemple, les pièces uniques sont réservées aux salons.

Création organique

Camille décrit son processus créatif comme étant organique. C’est au gré de ses envies et inspirations qu’elle crée. C’est avec une idée en tête qu’elle l’explique alors à sa mère qui travaille la faisabilité du patron, le côté plus technique et la façon de coudre le jouet. Après quelques prototypes, selon ce qui leur plait, les deux créatrices peuvent alors produire leurs jouets pour la vente.

Camille se fie beaucoup à son instinct et à sa créativité qui se trompent rarement.

Au final, elle espère créer plus de marionnettes qu’elle aime particulièrement pour les possibilités d’interactions entre l’enfant et le parent. Elle souhaite donc développer plus de personnages et éventuellement proposer d’autres produits.

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