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Quand les initiatives locales font renaître un village

Quand les initiatives locales font renaître un village

Il était une fois, un village, une petite municipalité du nom de Sainte-Lucie-de-Beauregard. Située à environ 2 heures de Québec, ce village m’a vue grandir en même temps que je l’ai vue tranquillement dépérir. Avec les années, les commerces fermaient et les familles quittaient. Mais une lueur d’espoir est venue s’installer au cœur des habitants de la petite municipalité de 304 habitants de Chaudière-Appalaches : nous voyons depuis quelques années renaître de ses cendres la fibre entrepreneuriale qui était si présente à une certaine époque.

Ste-Lucie-de-Beauregard a souligné son centenaire en 2015. À l’époque de la colonisation des terres de la région, elle était perçue comme étant la municipalité ayant le plus grand pouvoir d’attraction sur les familles qui voulaient s’y établir. Les terres étaient offertes à bon prix et l’on promettait des terres riches et des érablières fournies.

Économie locale en plein essor

Aujourd’hui encore, c’est la nature présente partout qui fait revivre tranquillement le village. Cet article en est un pour souligner l’effort des villages, de ses habitants, de ses familles qui y vivent et qui travaillent si fort pour garder leur milieu en vie tout en utilisant les avantages indéniables qu’offre la région.

C’est dans cette optique que je tenais à vous présenter deux entreprises qui travaillent très fort pour mettre en valeur la nature et ses atouts.

Micro-Chalets des Appalaches

Nés d’une idée familiale, les Micro-Chalets des Appalaches offrent en location des petits chalets de villégiature tout équipés. Loin de la ville, des tracas et du stress, les micro-chalets sont un havre de paix en nature. Situés dans le Parc régional des Appalaches, les chalets sauront satisfaire les couples comme les familles, y compris pitou qui est accepté autant dans les chalets que dans le Parc régional.

Mais pourquoi investir dans un projet comme celui-ci à Ste-Lucie-de-Beauregard? Marcel Falardeau, copropriétaire des Micro-Chalets a pris quelques minutes de son temps pour répondre à cette question. « Nous croyons être dans un milieu privilégié pour le développement touristique car les gens ont besoin de se ressourcer loin du brouhaha de la vie de tous les jours et ce en pleine nature. »

Développer sa propre entreprise peut paraître compliqué et le faire en région peut donner l’impression de l’être encore plus. Par contre, selon Monsieur Falardeau, ils n’ont pas rencontré de difficultés majeures, mais seulement les étapes normales telles que le financement, la publicité et l’installation des infrastructures. Il prévient toutefois qu’il faut beaucoup de persévérance, d’implication et de motivation pour se lancer en affaire.

Le succès des Micro-Chalets attire des nouveaux visages dans le paysage beauregardois et cela a un impact sur l’économie de la municipalité. Ces visiteurs dépensent à l’épicerie et au bar du village en plus de visiter le Parc régional. De plus, ils parlent de leur expérience et font une belle publicité autant pour l’entreprise que pour la municipalité. Le succès est tel que les propriétaires songent à construire six nouveaux chalets dans les prochaines années pour répondre à la demande toujours croissante! Suivez la progression de l’entreprise sur leur page Facebook, en plus de pouvoir admirer les jolies photographies qui y sont partagées.

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Crédit: Sandra Lacroix

Bistreau d’érable

Le Bistreau d’érable est une cabane à sucre familiale biologique qui offre des repas traditionnels mais aussi la dégustation de produits du terroir et évidemment des produits de l’érable.

Reconnu pour son excellente table, le Bistreau d’érable offre même un menu des sucres végétarien avec son omelette servie dans un poêlon de fonte ou bien sa tourtière au tofu et champignons.

C’est avec Noémie Gautreau Régnier, copropriétaire du Bistreau d’érable et de la Ferme forestière du Pin croche Inc. que j’ai eu la chance de m’entretenir.

Lorsque je lui demande ce qui les motive à investir à Ste-Lucie-de-Beauregard, elle me répond :

« Nous habitons ici et nous avons toujours travaillé pour le développement de notre village et de notre région, sur divers aspects. Nous croyons habiter dans un milieu merveilleux qui vaut la peine d’être connu. Nous sommes fiers de notre milieu de vie! »

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Crédit: Sandra Lacroix

Et d’après elle, quels sont les avantages de partir une entreprise en région?

« Ici, c’est une page blanche. Il y a de la place pour essayer toutes sortes de choses car il y a peu d’offre. Tout peut être fait, il suffit d’être créatif et d’avoir l’énergie pour le faire. Les gens qui viennent ici aiment la région et souvent ils reviennent. Le fait d’être éloigné permet aux gens de vivre une réelle coupure avec la ville et ça leur fait du bien d’être immergé dans la nature, continue-t-elle. Nous sommes dans un milieu unique et rare qui vaut la peine d’être valorisé. Il y a des programmes spécifiques attitrés au développement des régions, et comme il y a peu d’habitants et de projets, en ayant un dossier bien ficelé, nos chances sont plus élevées de gagner la mise en candidature. On travaille à deux minutes à pied de chez soi ! C’est magnifique, pratique et écologique ! »

Le lancement d’une entreprise n’est pas toujours une sinécure et le faire en région peut aussi apporter son lot de difficultés particulières. D’après Madame Gautreau Réginer, ils ont vécu quelques difficultés lors du démarrage du Bistreau d’érable : « La distance est une difficulté, tant au niveau personnel que pour l’entreprise. Cela occasionne des coûts supplémentaires de déplacement et de temps sur la route. Une autre difficulté majeure, ajoute-t-elle, est le réseau internet qui est médiocre… c’est une honte que le Québec ne soit pas plus allumé sur le fait de brancher les régions. C’est pénible pour nous, car tout aujourd’hui se fait en ligne, surtout lorsque les distances sont grandes. Finalement, l’absence de réseau cellulaire est aussi une problématique car certains clients et fournisseurs communiquent avec nous par textos et nous ne pouvons leur répondre. D’autres mettent le GPS pour trouver notre cabane à sucre et le perdent en chemin, ce qui complique leur déplacement pour se rendre chez nous. Il faut bien les avertir avant. »

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Crédit: Sandra Lacroix

Fière de son village, elle affirme que toutes les entreprises de la municipalité font une différence dans la vie de Ste-Lucie-de-Beauregard, et que l’économie et l’industrie touristique ne s’en porte que mieux.

À qui voudrait se lancer en affaire en région, elle offre quelques conseils tels que la polyvalence, la patience, savoir s’entourer des bonnes personnes et avoir des bons conseillers financiers.

Et où se voit le Bistreau d’érable dans les prochaines années? Les propriétaires parlent d’une période de stabilisation pour les années à venir, puisqu’ils sont en croissance depuis dix ans.

De ce fait, notez que la saison du Bistreau d’érable commencera le 23 février 2018 : suivez-les sur leur page Facebook pour rester à l’affût !

Ces deux entreprises ne sont pas seules à Ste-Lucie-de-Beauregard, mais elles sont de bons exemples de la vitalité de l’entrepreneuriat et de l’inventivité des habitants du coin. Utiliser les atouts de la région, les mettre en valeur et les faire fructifier afin d’offrir des produits locaux et des expériences uniques, ils en ont fait leur spécialité.

Révisé par Maud Duchesne

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